Il m’est, certes, arrivé une fois ou deux de brosser un
tableau plus ou moins sombre de nos week-ends de régates, au gré des vents
changeants de mon humeur massacrante quand les fils s’emmêlent au long d’un
trop long week-end.

Cette fin de semaine, d’un point de vue tout personnel,
n’avait que peu de côtés engageants. Mon esprit très pessimiste du vendredi
soir dressait un bien sombre projet : S’entasser dans la Qnu mobile au
petit matin pour aller se perdre deux jours au lac de la ganguise sous la pluie
prévue, avec un bateau qui n’a pas vu la lumière du jour depuis la dernière
régate, il y a deux mois, subir quelques manches à reprendre le rythme,
profiter du Samedi soir pour fusiller mon régime avec un des meilleurs
cassoulets du monde, tenter de dormir entre deux ronflements de gégé DuGang et
le départ à la pêche du « fiston du
chef qui est sympa de nous aider mais qui se lève quand même très tôt » ,
pour rentrer encore plus exténué que je ne l’étais avant le Week-end, avec ma
crève mal soignée et mon genou qui couine.
Alors, il vous plait mon tableau ?
Autant vous dire qu’en changeant un seul petit paramètre, ce
week-end est devenu presque parfait. La pluie, pourvoyeuse de gouttes dans le
cou, de gadoue collante et d’infiltrations vivifiantes n’a pas pointé le bout
de son nuage !
Alors on s’est régalé, comme à chaque fois qu’on va à la
Ganguise. Nos amis Catalans sont venus nous rendre visite et nous ont donné la
réplique sur l’eau durant le samedi après midi, honorant toujours aussi bien
l’amitié réciproque qui unis nos deux régions.
Du côté Toulousain, et d’un point de vue très personnel,
j’ai vu du très bon, du divin, et du moins bon. A terre, le cassoulet était
divin, les blagues de notre « Cassoulet Renégat » (lire « de l’importance
d’une équipe ») étaient très très bonnes, tout autant que l’ambiance de la
soirée.
Sur l’eau, je suis plus mitigé, mais pour une fois
l’Histoire sera écrite par les vaincus :
Mauvaise première
journée. Il fallait s ‘y attendre après avoir gardé les pouces dans les
poches durant deux mois …
Au moins Zulu (mon BP) ne m’aura fait presque aucun caprice,
juste un petit anti-con qui lâche, de quoi m’empêcher de tenir ma première
place sur une manche, que je n’aurais peut être d’ailleurs pas tenue sans cela.
Rien donc, du côté matériel, juste un manque d’échauffement poucier. Donc on
fait le Yoyo, le B A BA BéAtement …
Je vous passe la méga soirée Cassoulet pour rester à la
compétition.
Côté Qnus, Si Laurent tient comme d’habitude la cadence
infernale « organisation-performances-cassoulet-apéro-podium » je
suis un peu dans les choux en fin de journée, et Jacques m’accompagne en milieu
de tableau, ventre mou qui, sommes toutes, reflète bien notre silhouette.
Début de deuxième jour, j’attaque mieux, sans pression, les
bonnes sensations sont de retours et ça fait du bien. Mais le plan d’eau est
fourbe, et les bascules redistribuent souvent les cartes. A ce petit jeu, les
Qnus ne sont pas mauvais, et nous nous retrouvons rapidement en concurrence
directe avec Jacques pour la place de 5. Laurent quand à lui a fort à faire
entre un Patricio magicien qui reviens toujours de nulle part, et Eric qui
enchaine depuis le matin les performances et les places de 1.
Je reprends la place de 5 à Jacques avant la dernière
manche, ce sera un final serré entre nous. Mais les aléas de la vie se
retrouvent parfois en régate, et il m’arrive une chose incroyable, qui n’arrive
jamais… El Matador, dans une envolée farouche, arrache la ligne de départ 1cm
de silicone trop tôt, et, rappelé par la patrouille s’en retourne couper de
nouveau celle qu’il vient de massacrer, sans me voir, moi, pauvre hère sur son
chemin, contrôlant mon adversaire Qnu… La banderille me fait faire demi tour.
Je cravache, mais le Cassoulet Renégat contrôle (apparemment sans le vouloir)
ma course en choisissant les mêmes options que moi. Il finit 2ème et
mérite amplement la place de 5 qui lui revient donc.
Des tractations secrètes seraient en cours pour qu’il signe
à Bandol l’année prochaine, je ne vois que cela …
A final, un joli tir groupé des Qnus, Laurent 3ème,
Jacques 5ème et moi 6ème sur 28 coureurs, le job est
fait !
Un mot, pourtant, aurait du apparaître dans ce texte, et il
me faut réparer cet oubli au plus vite :
Tout le Dimanche a
été accompagné par l’orchestre symphonique du Vent Chantant, musique de chambre
en Raie Majeur, pour Quatuor à vent et tambours en peau de fesses. Nous
remercions entre autre, le symphoniste Estienne qui a préparé la partition, le
grand Soliste Gégé DuGang Mozart pour son solo « 17 pets en mobilhome »
Et la nature si belle pour son écoute, attentive aux notes odorantes de ces
humains qui venaient ce week-end profiter d’un des plus beaux plans d’eau de
VRC de France, du monde, de l’Univers, la Ganguise, à votre guise !
Tom Chambellan Qnu